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Edito du 16/11/20

Soldats

“Nous sommes comme en automne sur les arbres les feuilles”

Giuseppe Ungaretti (1918, Bois de Courton, France )

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Soldati

“Si sta come d’autunno sugli alberi le foglie”

Giuseppe Ungaretti (1918, Bosco di Courton, Francia )

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Dans cette semaine marquée par l’annonce de Pfizer sur le vaccin, qui a provoqué un fort mouvement haussier sur les marchés, notamment en Europe, où la majorité des investisseurs anticipent désormais que la pandémie Covid-19 sera surmontée en 2021 (risk-on: all-in equity) … et dans l’attente de nouvelles annonces des nombreuses valeurs pharmaceutiques travaillant sur la recherche, les essais et la production de vaccins,la situation macroéconomique globale semble un peu plus compromise que ne le laisse penser l’euphorie sur les marchés actions (“equity”).

Et avant même le reconfinement, comme nous l’avions déjà signalé, l’économie de la zone € avait déjà recommencé à ralentir.

 

Nous en avons eu la confirmation à partir des données de production industrielle de septembre :

En fait, vous pouvez voir qu’à partir de juillet déjà, les chiffres dans la zone € avaient cessé de s’améliorer.

Les données en “temps réel” nous disent que, à mesure que les restrictions de circulation dans les différents pays s’accentuent pour éviter la saturation des systèmes de santé, la situation économique ne cesse de se dégrader. La bonne nouvelle est que les confinements sont moins radicaux pour le moment que lors de la première vague.

Les projections avec les mesures de confinement devraient, avec toutes les inconnues de la problèmatique sanitaire, voir un pic de décès et d’hospitalisations en réanimation en France vers fin novembre, début décembre.

https://covid19.healthdata.org/france?view=total-deaths&tab=trend

Nous verrons bien…

Du côté des Etats-Unis, l’excellent modèle développé par Christophe Barraud montre que, malheureusement, on va bientôt dépasser le précédent record d’hospitalisations avec probablement de nouvelles mesures accrues de restrictions de circulation et de distanciation sociale à prendre.

Le marché de l’emploi américain décompte actuellement 709.000 personnes (250.000 en moyenne depuis février) ayant demandé une nouvelle allocation chômage la semaine dernière, soit 6,786 millions de demandeurs d’emploi en cumulé sur l’année, et un total de plus de 20 millions de citoyens américains qui bénéficient toujours d’une forme d’aide sociale :

La poursuite du ralentissement de l’économie américaine (très dépendante de la consommation), avec les conséquences des nouvelles restrictions probables à venir… (notez la corrélation statistique singulière entre la confiance des consommateurs et les hospitalisations pour Covid – 19),  la Fed augmentera-t-elle au mois de Décembre ses interventions pour tenter de maintenir le marché financier déconnecté de la situation économique réelle ?

Les valorisations des actions cotées américaines sont très optimistes à cet égard, ayant clôturé la semaine à un nouveau record. Mais c’est tout le marché mondial qui “exagère” un peu en termes de valorisation, évidemment, pour ceux qui opèrent en termes d’allocation des investissements à long terme et non pour ceux qui spéculent à court terme.

Ce sont des années extraordinairement historiques où la croissance économique et celle des bénéfices des entreprises importent peu aux investisseurs par rapport aux interventions monétaires des banques centrales que l’on suppose toujours plus importantes et surtout “éternelles”. Plus le temps passe, moins les opérateurs sur le marché se préoccupent des fondamentaux ! Leur prétexte est toujours le même “les obligations ne rapportent plus rien” !!

Tout le monde suppose donc que rien de problématique n’arrivera sur les marchés car la Fed continuera sur la voie qu’elle a empruntée. Nous ne sommes pas de cet avis…

Dommage, comme vous le savez bien, car cela provoque un effondrement de la vitesse de circulation de la monnaie et assure évidemment que le système n’est pas inflationniste.

Dans son dernier discours, le Président de la Fed Jerome Powell a rapporté:

*FED SAYS DELAYS IN VACCINE COULD “DERAIL” ECONOMIC RECOVERY (attention, si le vaccin tarde à arriver, le redressement économique sera en difficulté);

*FED : “MONETARY AND FISCAL POLICY TOOLS HAVE LIMITED ABILITY TO MODERATE SOME DIMENSIONS OF WHAT IS FUNDAMENTALLY A PUBLIC HEALTH SHOCK” (les mesures de politiques monétaires et fiscales ont une capacité d’action limitée sur ce qui relève fondamentalement d’un choc sanitaire);

*FED: HOUSEHOLD LOAN DEFAULTS MAY RISE (les défauts sur les dettes des ménages risquent d’augmenter);

*FED WARNS ASSETS MAY HAVE BIG DECLINES IF VIRUS ISN’T CONTAINED (les marchés pourraient chuter considérablement si le virus n’est pas contenu).

Et la phrase ci-après devrait faire réfléchir tout le monde :

Seraient-ils à court de munitions ?

Pour le moment, la santé de l’économie US est bien représentée par les graphiques suivants :

Quels seront les effets de nouvelles restrictions aux États-Unis ?

Si l’économie US connaît un nouveau ralentissement dans cette nouvelle vague épidémique, les prévisions bénéficiaires chuteront et les entreprises se paieront à un prix encore plus élevé (les bénéfices attendus pour 2020 sont de base de 117,88 $),

Comme mentionné précédemment, la même chose ne se produit pas pour les prix des actions (pensez qu’en mars 2019, alors qu’ils devaient gagner 186,36 $ de revenus de base, l’indice boursier S&P500 était coté à 2.883 points. Maintenant, nous sommes bien au-dessus de 3.500. À ce jour, le multiple du marché est de l’ordre de 30 fois les bénéfices attendus cette année et plus de 21 fois ceux de 2021, qui devraient croître à 165,35 $ de base).

En substance, les investisseurs tiennent pour acquis qu’en 2021, le Covid-19 n’aura aucun impact (donc il disparaîtra, soit seul, soit à la suite d’un ou plusieurs vaccins) et que les banques centrales ne permettront pas au marché de baisser, l’inondant de liquidités supplémentaires.

La tonalité très positive du marché peut être facilement interprétée du fait que plus de 84% des actions sont au-dessus de leur moyenne mobile de 200 jours, comme le souligne Sven Henrich.

Les sociétés de gestion portent leurs objectifs de prix à des sommets qu’ils estiment à portée de main.

Pourtant, les ‘insiders’, et pas seulement le CEO de Pfizer, vendent des actions,

et les mathématiques statistiques appliquées qui nous sont si chères, indiquent (ci-après le modèle John Hussman) que ce ne serait pas le moment le plus sage pour acheter des actions du point de vue de l’investissement à long terme (le rendement attendu du S&P500 aux valeurs actuelles est égal à -4% annuel).

Mais les interventions de la banque centrale ont signifié qu’à ce jour, il y a environ 17 billions de dollars d’obligations à rendement négatif.

et cela signifie qu’à notre avis, une “misallocation” majeure a eu lieu.

Deux exemples simples pour l’illustrer ?

Le rendement des obligations pourries (“junk”) aux États-Unis (mais pas seulement) a atteint des niveaux historiquement bas (en substance, les entreprises zombies qui risquent la faillite parviennent à payer des taux d’intérêt modestes pour se financer et rester en activité; or les investisseurs y souscrivent car “il n’y a pas d’alternative” pour obtenir du rendement).

Sans mentionner les obligations d’état grecques :

L’histoire nous enseigne que cela peut ne pas bien se terminer pour les investisseurs téméraires et qu’il serait probablement plus sage pour beaucoup de penser en termes de tranquillité d’esprit et de sécurité ; mais comme vous le savez, la cupidité de l’homme dans la recherche spasmodique de l’argent conduit périodiquement à des prix déséquilibrés des fondamentaux. Dans tous les cas, tout ira bien tant que les banques centrales resteront aux commandes. Beaucoup affirment désormais que ce sera pour toujours. Nous avons de plus en plus de doutes à ce sujet …

N’oublions pas : pour renforcer la perception qu’il en sera pour toujours ainsi, la communication narrative des banquiers centraux jouent pleinement son rôle.

Il n’y a qu’à regarder (ci-dessous) l’explosion du Bilan de la BCE,… (sans commentaire)

aucun problème ! “Le bazooka ultime” arrivera en décembre:

*ECB’s LAGARDE SAID THEY’RE GOING TO IMPLEMENT THE ULTIMATE BAZOOKA FOR THE MEETING OF DECEMBER

Et ceux qui ont toujours été habitués à nos monnaies fiduciaires (CASH-Liquide) devront bientôt s’habituer à quelque chose de différent : des chiffres saisis sur un PC de banque centrale avec la monnaie numérique (pour ceux qui ne font pas partie de l’économie parralèle).

Toute l’Equipe de Rivoli WM vous souhaite une très belle semaine…

Ce rapport ne peut être divulgué sans l’autorisation de SAS magestionprivee.com  – ORIAS n° 20 003 601 – Anacofi-CIF n° E 009441. Tous les droits sont réservés. Ce rapport est un simple outil d’information sur les événements macroéconomiques et ne contient pas d’indications ou de suggestions pour l’achat ou la vente d’un instrument financier sur les marchés.

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